Dès son édification par le cardinal de Richelieu en 1628, le Palais-Royal comprenait un théâtre. Molière et ses comédiens y jouèrent de 1662 à  1673, en alternance avec les comédiens italiens. Puis Lully  en fit un opéra, ce qu’il resta jusqu’à l’incendie qui le ravagea en 1781. Cinq ans plus tard, Louis-Philippe d’Orléans, alors propriétaire du Palais-Royal, fit reconstruire par l’architecte Victor Louis un théâtre à l’italienne : l’actuelle salle Richelieu, qu’on appelle aujourd’hui communément la Comédie-Française.

L’histoire de la troupe, elle, ne débuta qu’en 1681. Constitué par les compagnons de Molière, huit ans après la mort du maître, elle erra de salles en salles jusqu’à ce qu’en 1799, le gouvernement du Consulat lui attribua la salle Richelieu qu’elle ne devait plus quitter.

La Comédie-Française est aujourd’hui la seule scène nationale entretenant une troupe permanente. L’administrateur de la maison est nommé par l’État. Mais les comédiens s’autogèrent, selon des statuts qui n’ont que peu bougé depuis que Napoléon les fixa par le décret dit « de Moscou » en 1812. La légende veut que l’Empereur ait pris ce décret en pleine campagne de Russie. Mais il semble qu’en réalité, il ne l’est rédigé qu’à son retour, puis antidaté pour signifier que, même à des milliers de kilomètres, il n’oubliait pas les affaires de la France.

Source de l’image d’illustration : Stockholm, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons


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